L’espace urbain n’a pas toujours appartenu à la voiture. Autrefois, les rues étaient occupées par des piétons, des chevaux et, plus tard, des vélos. Ce n’est qu'au début du 20e siècle que la voiture a modifié les villes.
L'invention du vélo a eu un impact énorme sur la société, tant sur le plan culturel que par l'accélération des progrès de la production industrielle. Différents composants du vélo ont servi de base au développement de la voiture, comme les roulements à billes, les pneus à air comprimé, les roues dentées entraînées par une chaîne et les roues à rayons.
Issue de la culture du vélo, l’automobile s'est développée à la fin du 19e siècle. Pendant longtemps, le vélo a façonné notre paysage urbain, jusqu'à ce qu'il soit remplacé par la voiture, qui est aujourd'hui le moyen de transport le plus utilisé en Suisse. Les infrastructures routières ont également considérablement changé avec l'avènement de la voiture.
Dans les années 70, la population de certaines villes, comme Amsterdam et Copenhague, s’est opposée à un urbanisme uniquement destiné à la voiture, en raison de nombreux accidents de la route impliquant des enfants. Dans ces villes, des infrastructures cyclables efficaces et de qualité ont ainsi rapidement vu le jour. Aujourd'hui, Copenhague compte beaucoup plus de cyclistes que d'automobilistes.
Mikael Colville-Andersen, un urbaniste canado-danois, a très bien démontré comment les infrastructures de transport ont évolué dans le temps, comme l’illustre l'infographie A short history of traffic engineering (Colville-Andersen, 2018). En 1800, il n'y avait que des chevaux et des piéton.e.s, il n’y avait pas de problème de partage d’espace. En 1900, apparaissent les vélos et les premiers trams, les axes de transports étaient alors destinés au trafic lent, avec peu de carrefours pour les trams.
Dès 1920, la voiture devient de plus en plus présente, mais les infrastructures n'étaient pas encore adaptées à son usage. À partir de 1950, les routes sont clairement conçues pour la voiture et les itinéraires pour les autres usager.ère.s deviennent plus compliqués ou disparaissent complètement. De plus, les centres commerciaux remplacent les petits magasins, car avec la voiture il est désormais possible de couvrir de plus longues distances dans le même laps de temps. Encore aujourd’hui, les axes routiers sont destinés à rendre le trajet des automobilistes agréables.
Chaque véhicule nécessite une surface différente pour se déplacer. Moins un véhicule est encombrant, plus il est efficace en termes d'espace utilisé. Ce concept est également appelé "Arrogance of Space" (Colville-Andersen, 2018), car la voiture, avec une occupation moyenne de 1,1 personne (aux heures de pointe), nécessite beaucoup plus de place dans l'espace que les vélos et les piéton.e.s.
67% des automobilistes de Copenhague souhaitent que le réseau cyclable se développe davantage.
Les choix de Copenhague en matière de transports, avec le développement des infrastructures en faveur du vélo, a permis à toute la ville et à sa population d'en profiter, y compris les automobilistes.
En effet, l'utilisation du vélo comme principal moyen de transport a également un impact positif sur la ville en termes d'économie et de santé. Concrètement, cela signifie qu'il est possible de faire des économies. La construction de routes est plus coûteuse que les investissements dans les infrastructures cyclables. Les cyclistes tombent moins souvent malades et réduisent les coûts de santé. Et les vélos sont plus écologiques que les voitures, ce qui réduit également les coûts.
Plus de 50 % des trajets effectués dans une ville sont inférieurs à cinq kilomètres et peuvent donc être facilement parcourus à vélo.
En outre, plus il y a de cyclistes sur les routes, plus les routes deviennent sûres pour les cyclistes. Selon des études, le risque qu'un.e cycliste entre en collision avec une voiture est le plus élevé durant les périodes où il y a peu de cyclistes sur la route. Lorsque les cyclistes sont à nouveau plus nombreux au printemps, le risque d'être impliqué dans un accident diminue. C'est ce qu'on appelle l'effet "safety-in-numbers". Cela ne fonctionne toutefois qu'à partir d'un certain nombre de cyclistes et s'il y a des infrastructures cyclables séparées du trafic et de qualité (par exemple un rond-point avec une voie réservée aux vélos).
Transporter des charges à vélo, est-ce possible ?
Les vélos ne cessent d'évoluer : grâce à de petits moteurs électriques, de nouveaux types de véhicules sont désormais utilisés les villes suisses vallonnées : les vélos-cargos. Regarde la galerie ci-dessous.
Comme tu l'as vu dans la vidéo, la part des cyclistes diminue depuis 20 ans, surtout chez les jeunes.